Le rendez vous est fixé à la Poterne de l'Oratoire, à Avignon, à 11H. Un rappel nous en est envoyé par sms, avec le mot de passe à fournir : "vous n'êtes pas seul". Sur le lieu et à l'heure, un balayeur discute avec des gens assis à l'extérieur des Remparts, tandis que nous nous demandons qui sont les spectateurs en attente de ce drôle de spectacle. Tour à tour chacun reçoit la visite de ce balayeur blond au visage buriné, vêtu en jaune et bleu, un balai à la main presque neuf. Après une 1ère prise de contact, il nous invite successivement à rejoindre "ses associés", de l'autre coté de la porte. Un ticket nous est remis. Nous remettons une pièce d'identité. Pour emprunter un casque d'écoute obligatoire avec boîtier. 

 

Le boîtier clignote rouge. Ce n'est pas normal dit l'ouvrier réglant les appareils depuis une mallette. Bientôt nous clignotons tous vert. Le départ peut commencer. Casque aux oreilles, le long des Remparts, nous entendons des sons d'oiseaux et des cloches sonnant à toute volée, dans un village il semble. Arrivés sur la place de la porte de l'Oulle, suivant les consignes, nous ouvrons une enveloppe accrochée à notre dispositif et trouvons une photo. Elle représente l'endroit où se trouve dissimulé un objet, à trouver puis à suivre. Nous n'entendront pas les pensées des passants comme indiqué dans le pitch du spectacle, mais la voix d'une jeune femme à l'accent Anglais, nonchalant, alanguie. Des réflexions liées à des actes banals, faire une tarte, acheter une laitue, puis liées à une sorte de vague à l'âme à l'allure policière de film à suspense. Nous suivrons cette jeune femme en imperméable et à haut chignon dont nous sommes censés entendre les paroles, et qui détient le fameux objet, une orange (découverte de façon drôle, dans la vitrine d'un coiffeur en train de coiffer des clientes).

Trois groupes ont été formés, ayant trois objets et trois personnes différentes à suivre. Pris dans le son de nos casques accrochés à nos oreilles, il est difficile de sortir du rang, de chercher par exemple un autre groupe, ce que feront certains spectateurs. A travers un périple qui mènera jusqu'au marches du Rocher des Doms, et quelques scènes drôles, devant un café où client et acteurs se confondent, devant un hôtel où un "couple d'Anglais" joue une séquence de cinéma en habits de ville théâtraux et l'accessoire d'une valise,  nous rencontrerons d'autres personnages de l'équipe.

 

Rendant nos appareils d'écoute après le spectacle, le faux ouvrier nous dira que la bande-son était partie avec trente seconde de retard, perturbant la bonne synchronisation avec les lieux où nous passions.

L'idée de départ est originale mais le coté tourner en rond sans savoir pourquoi, finit par être lassant. Il s'agit plus de suivre une radiodiffusion que de découvrir tel dans "les Ailes du Désir de Wim Wenders", des pensées originales de passants.

Vendredi 15 juillet 2011