De beaux témoignages, mis en théâtre, de différentes femmes d'aujourd'hui et hier, vivants à la ferme. Trois femmes, avec des masques et des cannes, sur un banc, entrecoupent  les récits. Un rappel au passé qui s'imbrique d'une autre manière, lorsque une des agricultrices revoit comme en rêve, sa mère lui enseigner les choses essentielles de l'époque qu'on ne fait presque plus, comme coudre. Et lorsque celle-ci  nomme à mesure qu'elles les voient les nombreux accessoires et robots ménagers se trouvant maintenant dans la cuisine de sa fille, c'est comme une litanie. Un mode de narration qui revient dans la pièce faisant vivre ces témoignages. Trois comédiennes habillées sobrement en noir, se relaient sur un coté et l'autre de la scène, incarnant ces récits de vies. Du coté gauche, les récits sont nourris, vivants, parfois poignants. A droite, la narration décrit les occupations journalières qui immuablement commencent et finissent par la traite des vaches matin et soir. L'après midi est souvent libre, pour s'occuper au jardin, entrecoupée des repas à préparer pour les enfants qui arrivent en cars du ramassage de l'école. Un coucher tard, un lever tôt, laissant peu d'heures pour le sommeil. La vie des ces femmes à évolué également avec les meurs de l'époque, rappelées à l'occasion.

 

Même lorsqu'elles n'imaginaient pas vivre à la ferme, ces femmes, malgré les écueils, ne vivraient plus autrement, car la liberté, la vie au grand air, l'amour de leurs animaux, sont irremplaçables. Leurs discours parfois ambivalents, teintés d'ironie n'oublient pas la difficulté de cet emploi exclusif, et la vie plus ou moins modeste qui y est associé, dans ces portraits où l'humanité, les histoires de familles et les rivalités existent aussi. Aujourd'hui, pas question d'ailleurs de pouvoir se plaindre, la survie en ferme à taille humaine étant une situation précaire. Puisque le gouvernement oblige pour survivre de ce métier qui nourrit pourtant l'humanité, la création de fermes industrielles tentaculaires, où ne se trouvent donc plus ce qui est nécessaire, aux animaux -qu'on s'occupe d'eux avec amour-, et aux hommes leurs places pour le faire, de manière saine.

 

Une pièce qui ne manque pas d'humour, dans des paroles presque solennelles, inhérentes au métier dont les lois sont celles de la nature et des saisons.

 

Vendredi 27 juillet 2012

Petit lexique abrégé (fournie par la compagnie) :

 

Jardin : Dans le Doubs, le jardin désigne le plus souvent le potager

Ecurie : Dans le Doubs, c'est le nom qu'on donne habituellement à l'étable

Earl : L'Exploitation Agricole à Responsabilité Limité est une forme juridique qui permet de s'installer entre époux ou entre membres d'une même famille.

Gaec : Le Groupement Agricole d'Exploitation en Commun est la réunion de plusieurs agriculteurs. C'est une coopération.d'associés. Le statut à également permis d'organiser des successions et d'installer des jeunes agriculteurs.

Combe : Petit vallon

Comté : Depuis 1958, ce fromage au lait cru bénéficie d'une aoc. Produit dans le Jura, le Doubs, et  l'Est de l'Ain dont l'agriculture est largement tournée vers la production de lait qui sera transformé dans les fruitières (fromageries coopératives).