festival2012

Théâtre En Mots critiques de théâtre et des arts de la scène

 
Théâtre
La couturière
de Gardi Hutter, Michael Vogel
    Temal Productions----
Suisse-

 

Avec : Gardi Hutter
 
Mise en scène :   Michael Vogel (Famille Flöz)

Son : Dirk Schroeder
Lumières : Reinhard Hubert
Musique : Franui
Vidéo : Andreas Dihm

 
Théâtre La Luna
1 rue Séverine
(rue Guillaume Puy, rue des Teinturiers)
 
à 14h55
du 7 au 28 juillet 2012

Durée : 1H10

Réservation : 04 90 86 96 28

  

      


Pour la 1ère fois à Avignon. Spectacle soutenu par : Kulturförderung Kanton St.Gallen, Pro Helvetia, Migros Kultur–Annette Ringier
 

 

"Gardi Hutter, clown de théâtre, mime, comédienne, est une artiste suisse incontournable. Elle parcourt le monde, a reçu de nombreux prix internationaux qui couronnent un univers visuel d'art du clown intemporel. Une couturière lunaire exécute ses créations d'une façon peu académique. Son travail et sa vie s'emmêlent.é


 

 

Petite musique classique, des robes à jupons suspendues, une grande table en bois en guise d'établi, sur laquelle est assise la couturière ébouriffée de l'affiche du spectacle. Par mime et interjections, sans paroles compréhensibles (donc, international), la couturière proche du clown  tente d'enfiler une aiguille, et se pique le nez en cousant. Dans un ballet désordonné en apparence, évoquant par la mise en scène et la musique, la valse des petits pains de Chaplin, elle extrait à grands coups de ciseaux géants plongés dans une poubelle regorgeant de tissus, une robe de poupée minuscule, miniature de celles qui se trouvent à coté sur des mannequins sans tête.
La couturière qui pourrait paraître gauche et travaille d'une façon qui n'appartient qu'à elle pour concrétiser ses réalisations, si elle n'a pas beaucoup de mots pour s'exprimer, ne manque pas d'humour ni de coeur. Irrésistible quand elle demande à quelqu'un dans le public, une cigarette, puis tout le paquet, et, lisant à haute voix ce qui  y est écrit : "fu-mer-tue?!", crie : "assassin !!". Touchante lorsque que son travail terminé, elle cherche l'âme soeur, sans les armes et l'habitude de ce genre de pratique. Et tente de se rapprocher timidement de l'homme du public convié... qui s'en va lorsqu'elle se retire pour se préparer à une nuit à deux. La couturière le soir venu s'endort, et dans un miroir psyché, son double apparaît, dans les étoiles, qui s'envole au travers de l'univers. Pareille à -et en compagnie-, d'un oiseau enfermé le jour dans une cage ronde en fer, figurine de chiffon, qui devient dans le miroir-vidéo de ses rêves plus ou moins agréables ou terrifiants suivant ce qu'elle a vécu dans la journée, un personnage de bande dessiné.
Pour le final, sous une musique d'opérette, la couturière danse sur la table, faisant virevolter les mannequins accrochés au dessus, décrochent leurs robes à volants, coupe leurs attaches faits de rondelles d'acier qui tombent au sol. Puis tends à la place un tissus, pose un drap contre elle, elle lève les voiles.
 
Gardi Hutter salue et sous le masque enlevé (au figuré) de son personnage, se découvre, la comédienne, le travail d'un (une) véritable comédien (nne), qui enchante par son talent, pour créer un personnage et un univers.
 
Une jolie pièce de théâtre, dont on ressort heureux, avec le souvenir de la poésie et de l'humanité d'un univers décalé, empreint finalement de bonnes notions pour la vie de tous les jours.
 

Dimanche 15 juillet 2012