- Une superbe pièce. Une ode au bien
être procurée par les espaces encore en friches qu'on peut
trouver dans les villes. Une ode à la liberté dans ces
espaces où l'herbe pousse, entre les immeubles, lieu d'un
entre deux entre parenthèse. Un moment de
représentation à part, à la fois vivant, énergétique et zen. Particulièrement
Bruxellois. Cette capitale qui a gardée de la chaleur
humaine entre les gens, un vivre ensemble en harmonie
où il fait bon vivre, permettant de faire éclore la
plus riche créativité à partir des choses les plus
simples.
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- Une pièce qui j’espère sera jouée
longtemps car c'est magnifique, porteur de sens,
esthétique, dense et paisible.
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- Des
notes de musique, intenses et prenantes, égrènent le temps de
ce qui est vécu. Des images vidéos telles des photos,
ancrent la scène dans ce contexte urbain particulier, de rues,
de couleurs des feux, de façades interminables et
lézardées, des plantes qui poussent en liberté,
d'une végétation parmi laquelle des gens vont et
viennent au pieds des immeubles de béton gris, des ciels du soir
au moment où le soleil se couche.
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- Une
jeune fille aux cheveux blonds attachés, en jean et
débardeurs bleu et rouge, arrive, parmi une scène
surmontée de deux écrans sur les cotés, projetant
deux photos noir et blanc, représentant des maisons et des
croisements de rues avec des fils électriques au dessus. Sur le
sol des tubes d'acier très hauts, que nonchalamment elle tient
élevés, à l'aide de cordes comme pour de l'escalade
en montagne. Par un savant équilibre aléatoire (fil mou),
les montants lui permettent, funambule en équilibre sur un fil,
de grimper au sommet. Depuis son arrivée, les photos noir et
blanc sont maintenant en couleur, ce sont des images
vidéos. Ensuite depuis des herbes hautes où se trouve la
caméra, on y voit des gens qui passent, petits points devant des
immeubles, pressés, ou revenant sur ses pas comme cet
homme qui vient de croiser une femme. L'ambiance sonore est faite
de chants d'oiseaux et d'arrière bruits de ville. C'est
très beau.
-
- Cet
univers, semble être le cadre quotidien de la jeune fille, qui
profite comme elle peut de l'espace offert. Pour grimper et voir plus
haut, ce qu'il y a au dessus des maisons, s'inventer des défis,
tester de nouvelles choses, trouver son équilibre (au sens
propre et figuré). A l'aide d'une vieille chaise à trois
pieds dont elle tente de faire tenir le quatrième, qui l'aide
à stabiliser ce qui lui servira à grimper. Un socle,
qu'elle décore pour l'heure, de petites lanternes
colorées, qui s'éclairent le soir venue, tandis qu'une
image vidéo des toits à la tombée de la nuit, pose
l'environnement de ce parking abandonné en dessous, petite
parcelle de lieu de fête personnel, à l'abri du tumulte de
la ville apprivoisée. Sur les images d'une vidéo, en
plein jour cette fois, dans la nature, elle ramasse un à un des
tessons de verres blancs oubliés, qu'elle dépose dans une
boite. Sur scène elle amène cette boite, dépose
son contenu sur le sol, tels des diamants étincelants
parsemés en dessous du fil sur lequel elle commence une
nouvelle ascension. Ce fil, tenu, au hasard des
possibilités offertes par l'endroit où elle se trouve,
lui sert aussi, de hamac, et de terrain pour des cabrioles (sur le fil). Dans cet espace naturel, celui où elle se trouve bien,
pouvant s'exercer sur un fil, dans l'air comme sur terre, dans ces
espaces au cœur du monde, mais en dehors de l'agitation et des
restrictions (d'espace) urbaines.
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- Les éléments sont ses
compagnons, telle la chaise réparée, sur lequel un
moment, elle voudrait bien voir un amoureux à ses cotés,
sur un fil bien sur lui aussi. Où le mime rejoint le cirque et
la voltige.
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- Un moment de théâtre
contemporain dans sa belle expression.