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  Théâtre
Je me mets au milieu mais laissez moi dormir
de Dorian Rossel 
d’après le film de Jean Eustache «La maman et la putain»
Cie SuperTropTop
Genève
 

Mise en scène : Dorian Rossel
Dramaturgie : Carine Corajoud
Collaboration artistique : Delphine Lanza et Sandrine Tindilière

Avec : David Gobet, Anne Steffens, Dominique Gubser ou Delphine Lanza

 
Chargée de production : Muriel Maggos
La Manufacture
 
10H50
du 6 au 26 juillet 2014, relâche le 16
 
Durée : 1H30
 
Réservation :
Production Cie STT
Soutiens Arsenic Lausanne, La Bâtie Festival de Genève, Lieu Unique Nantes, SN Bonlieu Annecy, Pour Cent Culturel Migros,
Corodis et Pro Helvetia
La Cie STT est conventionnée avec le DIP de l’Etat de Genève, les Villes de Genève et de Lausanne //
Associée au Théâtre Forum Meyrin en Suisse La Cie STT bénéficie d’une convention de soutien conjointe entre la République
et le Canton de Genève et les villes de Lausanne et de Genève. Elle est associée au Théâtre Forum Meyrin, Genève

 

 

Jean Eustache dresse le portrait d’une jeunesse en marge des modèles traditionnels. Il pose la question universelle de l’injustice fondamentale qui préside aux jeux de l’amour et des souffrances qui en découlent. Il en a fait un film phare de la génération qui a eu entre 20 et 30 ans en 1968.

Comment faire du théâtre à partir du scénario d’un chef-d’œuvre cinématographique des années 70 ? Comment ces paroles résonnent-elles aujourd’hui et qu’en reste-t-il ? Les doutes peut-être face à un système qui rejette très vite dans ses marges les individus questionnant ses valeurs centrales. Le propos est servi ici par un magnifique trio d’acteurs, un tourne-disque, du champagne et

Alexandre est un jeune homme oisif, qui passe son temps à lire dans les cafés du Quartier Latin. Il vit avec Marie - une femme plus âgée que lui - mais est amoureux fou de Gilberte. Celle-ci, toutefois, refuse de l'épouser. Très ébranlé par la nouvelle, Alexandre traîne encore plus que de coutume du côté de St-Germain-des-Prés. À la terrasse d'un café, il remarque une fille qui le dévisage. Il la suit dans la rue. Ils échangent leurs numéros de téléphone et Alexandre ne tarde pas à l'appeler. Elle s'appelle Véronika et est infirmière. Leurs rapports sont d'abord purement amicaux. Alexandre parle beaucoup de lui, de ses angoisses, de sa conception de la vie. Puis il décide d'amener Véronika chez Marie.

 

 

"Je me mets au milieu mais laissez moi dormir" est une sorte de "Jules et Jim", où cette fois c'est un homme qui est aimé de deux femmes. La mise en scène présente l'écriture de la pièce comme un scénario lu, à trois mains, chacun interprétant son rôle. Cela induit une diction telle qu'on l'a pour lire à haute voix, un artifice qu'on trouve dans les films de la Nouvelle Vague et de cette époque.

L'environnement porté par le texte est plaisant : des cafés, des sorties, une oisiveté littéraire, la vie plutôt facile d'une époque sans chômage, socialiste et culturelle, une époque de copains et copines, sans barrière ni frontières, concernée pour autant. Un art, que de répéter je ne sais combien de fois le mot "baiser" (du milieu à la fin de la pièce), très sérieusement, sans vulgarité malgré des mots crus (mais pourquoi tant insister ?). Ces personnages sont Rhomairiens, les couleurs de leurs vêtement sont pastels, années 60, assez stricts, sans chichis, simples, avec petit chemisier rouge pour le jeune homme derrière son puul bleu ciel, pour évoquer tout de même bien 68 et sa révolution du mois de mai. Il vit bientôt avec une brune (aux faux airs de Zabou), qui dit avoir 30 ans, 10 ans de plus que leur copine, et maîtresse occasionnelle du jeune homme, une blonde infirmière, très mince, plate et grande, tandis que le texte là détaille à l'opposé -un propos de mise en scène-. La blonde énumère ses aventures, dit aimer ce couple d'amis, qu'elle dit admirer parce qu'ils s'aiment vraiment. En effet ils vivent un quotidien, qu'elle ne vit pas avec son amant occasionnel et copain. On est à une époque où particulièrement, coucher ou pas n'est pas si important. Ces personnages philosophent, leur vie et relations, ils réfléchissent, analysent, rêvent beaucoup.

lundi 21 juillet 2014