Ne pas manquer ce duo, original, d'acrobates comme on en voit peu. Hip hop urbain, acrobates de cirque, ces deux là savent tout faire, tout danser, dans une inspiration de type brésilien ou afro-cubains. Leurs corps est tout dédié à cet art qu'ils exercent sans cesse. L'un est plus porteur, soutenant l'autre qui s'élèvera plus d'une fois dans les airs. Ils se portent, se balancent, s'escaladent, s'élancent, bondissent, cabriolent. Ils manient des cubes tels des bâtisseurs, de leurs structures à escalades (se seraient-ils inspiré des Argonautes et leur "Pas Perdus" pièce circassienne de 2008 ?). Ces cubes, au début du spectacle, reçoivent des images vidéos de gratte ciel vus d'en haut tel un poster en noir et blanc, ou plutôt blanc et noir comme en un négatif.

Puis le noir et blanc se colorise, de jaune brillant, des lumières de la ville. Leurs danses et acrobaties urbaine démarrent en haut de ces boites gratte ciel d'où ils regardent la ville (dans laquelle ils vivent). Ces danses, acrobaties, s'inspirent de la marche, de la course, des bagarres, des rivalités, de la lutte de force pour se faire respecter ou juste exister, en Colombie, au Brésil, dans le Bronx, partout où la ville est tentaculaire à l'image de sa population, ce pourrait être un sens de ces figures, dans ce décor. Ces boites-cubes en balsa constituent un décor transformable à loisir, dans un esprit de construction d'immeubles à géométries variables, qu'ils utilisent, après les avoir construits comme des artisans maçons, comme puzzle à escalades, acrobaties et figures de danses.

Le tout est accompagnée d'une création musicale particulièrement travaillée et réussie, qui tient de l'apesanteur et de l'insecte, passant par des chansons aux accents anglo-saxons, et des introduction de musiques, connues, à portoricaines. Dépaysement garanti.

Jeudi 25 juillet 2014