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Théâtre, à partir de 12 ans
Work in regress
Collectif Plateforme
 

Mise en scène :  David Lacomblez, Pierre Boudeuille, jean Vouters, Sabine Anciant, Christophe Moyer

Chorégraphe : Sabine Anciant

Interprètes : Pierre Boudeuille, David Lacomblez, Jacob Vouters

Président Régisseur Général : Jean-François Métrier

Regard extérieur : Christophe Moyer

 
Théâtre de la Rotonde
 
à 16H05
du 20 au 30 juillet 2016

Durée : 55mm

Réservation : 06 46 51 89 29

 

 

Production : Collectif Plateforme. Coproduction : Théâtre de l'Aventure, Générale d'Imaginaire, Ville de Méricourt, Réactifs, Travail et Culture. avec le soutien de : Mjc d'Halluin, Le Fil et la Guinde, Théâtre Massenet, Théâtre La Virgule, Maison Folie Wazemmes, Le Zeppelin, Région Hauts de France, Conseil départemental du Pas de Calais. Le Collectif Plateforme est pluridisciplinaire : théâtre, musique, marionnettes et arts du livre. Il travaille sans cesse à faire vivre l'art dans la Cité, entre éducation populaire et recherche esthétique aventureuse.

 

"Trois comédiens, trois tabourets, trois cravates. Et des dizaines de témoignages de travailleurs... De ces paroles, émerge une langue poétique pleine de rage de vivre. Au fil de ces témoignages monologués, de ces discussions rejouées,de ces moments de folie chorégraphique, une histoire collective se réinvente et ramène chacun à ses propres expériences. A travers ces moments de partage, de crises et de résistances, le spectacle interroge la possibilité du bonheur au travail, et pourquoi pas, celle de changer le monde..." "Le déclic de cette histoire à été la vague noire de suicides au sein des  employés de France Télécom" "A l'aide d'interviews de salariés de tous horizons, psychologues, ouvriers, maîtres-chien, informaticiens, stagiaires, journalistes..."."Plus de 200 interviews collectées pendant 3 ans".

 

 

 

La pièce est tirée d'un recueil de témoignage inédits de salariés. La mise en scène et chorégraphie mettent en théâtre ces propos. "Work in Regress" ne dément son affiche graphique soignée, teintée d'étrangeté. Sans complaisance pour le monde du travail et les employeurs-entreprises, quand ils se permettent des comportements illicites qu'ils nient lorsque trop graves. La force du résultat, vient de la sélection des paroles retenues qui sortent du standard consensuel, leurs ajustements qui accentuent la tournure incongru que peut avoir la recherche d'un travail, son obtention, les problèmes rencontrés en cours d'exercice de sa profession. Pour commencer, sont énumérés différents métiers et lieux d'emplois, dis à la suite comme une litanie du cv bien rempli d'un travailleur acharné, demandeur et obtenteur, de n'importe quel emploi. Ce qui donne lieu à des métaphores de métiers et ses conséquences, anachroniques et décalés, qui font rire. Le ton de chaque personnage n'est pas imité, il est celui du comédien, sans accent ou intonation particulière. Cela confère plus de dignité et de vérité au travailleur interprété, qui parle de sa vie et de ses relations dans le monde du travail, cela favorise de mieux rendre crédible ce qui est dit. Comme pour le témoignage de cette employée d'un groupe commercial, victime de viols par son patron, délits criminels dont elle n'a pu parler en en ayant honte, avec la peur et l'accusation de mentir, de vouloir porter tort à l'entreprise car un tel fait était considéré inconcevable. Ce qui a entraîné chez cette salariée, une peur permanente, le mépris d'elle-même de se voir ainsi traitée, sa dépression, dans la non reconnaissance du délit de l'employeur. Tant qu'une structure de défense de travailleurs, collectent d'autres témoignages de ce type dans la dite entreprise, pour porter l'affaire en justice.
 
Chacun joue son personnage, ou tous les trois ensemble. Pas de narrateur qui ferait une conférence, on est dans l'univers et la façon du théâtre, avec des réminiscences d'auteurs sur le sujet du monde de l'entreprise, l'absurdité, la solitude, le travail répétitif, dans une vérité moderne émanant des situations évoquées.
 
Les comédiens aiment ce qu'ils font, c'est ce qui se ressent face au public, de même que les travailleurs qu'ils interprètent aiment généralement leur travail, par choix ou nécessité du salaire justement acquis. Dans des coloris et lumières, blanc rouge et noir, ils tournoient sur leurs chaises de bureaux ou traînent des valises attachés à leurs cravates, miment la conduite en voiture ou en camion en discussion entre collègues, se retrouvent lors de pauses, en divers scénettes enchaînées.
Le sujet de la pièce est un reflet de ce que peut être aussi le monde du travail, des relations employeurs-employés. Un dire étayée, et une question posée pour trouver comment mieux se défendre et mieux se comporter.
 
Mais de nos jours, est-ce que, recherche d'un travail et management de celui-ci, sont vraiment dans la bonne voie ? A l'heure où le travail se raréfie, faut il encore tout axer sur lui ? N'y a t il pas d'autres nécessitées à développer, d'autres façon de vivre, d'être utiles aux autres, en étant rémunéré pour cela ? Comment travailler mieux, pour vivre mieux ?
 
Le Collectif, (alliances de cinq compagnies mutualisant leurs savoir-faire artistiques), sympathique, engagé et passionné, est un bel exemple d'alliance entre la théâtre et la vie.
 
"Work in Progress", à voir, jusqu'au 30 juillet seulement à Avignon !

 

25 juillet 2016