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Avec : Charlotte Bouckaert, Steve Salembier Conception sonore : Duncan Speakman, Atelier bildraum Lumières, Scénographie, Conception vidéo : Atelier Bildraum Conseiller artistique : Marnix Rummens Technique : Pino Etz, Christoph Donse |
Durée : 1H10
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¨Prochain spectacle de la maison de production LOD muziektheater : IN BETWEEN VIOLET AND GREEN, au Théâtre de la Monnaie, à Bruxelles (en mars 2018) |
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Au plafond un projecteur qui éclaire faiblement la scène, produit un son électrique. Un homme arrive, s'accroupit et dispose de petits tas blanc indistincts, sur un assemblage.éclairé individuellement, la maquette d'un abri industriel. Eloge de la lenteur. Pas un son, une action infinitésimale dont on ne voit pas le dessein. L'homme s'en va. Une femme entre, prend une photo de l'intérieur de la maquette refermée avec une toiture. Un grand écran s'allume depuis le fond de la scène, représentant la photo prise de l'intérieur de la maquette. Et la musique commence.. C'est une respiration, une envolée pour nous. L'image est belle. En noir et blanc, elle représente un espace architectural avec un immense escalier, des colonnes. La maquette et les petits tas indéfinis prennent sens. De la photo-macro née la réalité de lieux.qu'on n'auraient pu appréhender s'ils étaient rester en modèle réduit. La création sonore est faite de bruits sensibles, axés sur les éléments : la pluie, le tonnerre, des gouttes d'eau qui s'égouttent après l'orage. Ces bruits se fondent les uns aux autres, l'un laisse la place à l'autre, et un son devient celui d'un autre. Par exemple, un orage, devient un feu, qui devient le roulement d'un train, redevient un orage, devient encore autre chose. Le vent qui hurle, enfle puis décroît, devient le bruit d'un homme qui dort. Le son se fait celui d'un rêve, qui vire au cauchemar avant le réveil qui l'efface. Tout se transforme. La réalité n'est pas forcément celle qu'on croit, il n'y en a pas qu'une, pourrait être le sens de l'affaire, sans parole aucune. C'est une façon de montrer qui se suffit ainsi à elle même. Les espaces images sur l'écran deviennent des paysages, portés par le son qui intervient par intervalle, pour élever et grandir l'histoire de sensations et de perceptions, de l'infiniment petit à l'infiniment grand. Les images emportent, alliées au son, dépaysées par ce changement d'échelle surprenant. Le théâtre s'invite, dans la figuration par la matière sonore d'une réception-coktail mondain, sur des images en noir et blanc de tables et chaises vides délaissées de leurs occupants, sur l'écran immense qui fait face. Le décalage en appuie un sens. C'est un spectacle visuel sans parole illustré par l'image et le son, théâtralisé par les deux acteurs et la matière sonore, les lumières, les éclairages, les accessoires-maquettes miniatures d'architectures d'où naissent ces images, qui apparaissent parfois très éloignées de ce qu'elles sont à l'état réduit. Original, énigmatique, poétique, spirituel, Bildraum fait réfléchir et laisse libre cours à l'imagination, sonde le souvenir de rêves, la perception des espaces (bâtiments, lieux urbains, espace naturels, comme la mer, la plage), orienté par le lien de sens de ce qu'est la vie voire la condition humaine et la complémentarité homme-femme d'où né notre monde, à partir du monde figé, non vivant, d'une maquette, de vie future, en situation.
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