- Le cri du Caire est un moment
exceptionnel à vivre. Dans la cour d'une école avec de hauts platanes,
en début de soirée,
s'installe un groupe de diverses origines. Un chanteur Egyptien, un
homme au teint clair barbu avec un violoncelle, un
autre sans caractéristique, très européen, puis plus tard un
autre, avec une barbe, jouant d'une sorte de flute, prête à
enchanter des serpents. La musique qui est donnée ne ressemble pas a ce
que l'on connait. Il y a un accent de mélopées, mêlées d'instruments qui
imitent les sons que font les oiseaux. Les notes puissantes que tiennent
le chanteur comme un cri, s'arrêtent net, sans redescendre à
la fin du morceau.
- C'est une très belle musique qui émeut, laisse rêver, vagabonder
ses pensées, fait voyager, avec l'envie de se trouver au
Caire, d'y regarder les lumières sur une grande place pleine de monde, de
couleurs, de saveurs, ailleurs, parmi des vies
différentes. Inspiré du chant soufi, selon le livret, et un très
article de "La Terrasse", lu plus tard.
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- Des morceaux sont plus solennels, toujours modulés, d'autres
plus gaies, qui emportent plus directement, positivement optimistes,
avec une palette de choses inconnues apportées à nous, dont un espoir
inhérent à une culture où la place de dieu est partout, sans le carcan
de l'obligation, sans extrémisme, dans la modernité. Mais surtout sans
doute, cette musique est une ode à la quête de l'espoir de la paix et
de la liberté dans un monde uni.
- Une musique diverse, métissée, ardente, zen, jazz, rock,
orientale, toujours mêlée à d'autres inspirations qui ne la fige pas
dans un créneau, avec des accents d'Amérique, et de bien d'autres
cultures. Le mélange de violoncelle, saxophone, clarinette, guitare
électroacoustique, et chants, qui viennent se joindre à un fond
d'autres musiques, d'autres sons, est étonnant, par moment extrêmement
envoutant. Ces sonorités inhabituelles célèbrent la nature et sa
suprématie sur nous, mais aussi illustrent certains de nos sentiments
humains faits de complexité, philosophent nos pensées. Ce qui fait la
vie quotidienne, des rues et des ruelles, des appartements, des
enfants qui jouent, on l'imagine, sous le soleil, avec le gout de
l'ombre fraiche, du soir venue, des marchés colorés et odorants, de
l'appel à la prière en fond de vie. Des sons venus des minarets, des
oiseaux en bords de mer, de la foret amazonienne, des montagnes au
pays des incas, de grandes routes désertes américaines...
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- Ce concert est un moment rare. Celui de découvrir cet univers, ces
musiciens. Qui plus est, le chanteur, qui selon ce qui nous a été dit
par un homme présentant sur scène le concert, avant l'arrivée des
musiciens, a du attendre trois ans pour obtenir un visa (à ses débuts
ou maintenant), compte tenu des lois en vigueur notamment en lien avec
le service militaire obligatoire en Egypte.
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- Avec sa musique seule, même sans comprendre les paroles, ce groupe
exprime au delà du voyage poétique, de ce qui fait partie de leur culture
et du contexte politique avec lequel ils doivent vivre.
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