- La très grande scène de la cour d'honneur du Palais des Papes est
blanche avec des bandes beige. Sur la droite, comme des jouets, s'entasse un
orchestre de divers instruments dans des dégradés de blanc. La lumière reste éclairée quand
viennent s'installer les musiciens en costumes blancs, sous les
applaudissements.
- La musique émergeante est celle que l'on entend avant une
représentation lorsque l'orchestre s'accorde. Elle continuera sous ce type
presque toute la durée du spectacle, en évoluant vers des morceaux
plus construits mais toujours interrompue, dissonant, comme en phases
d'essais. Selon le livret, il s'agit entre autres de la musique de
Pierre Boulez
-
- Des danseurs en maillots de bain soyeux, entrent. Il
est dommage de ne pouvoir photographier car l'ensemble graphique dans
ce lieu à l'ombre du palais est à la fois
esthétique, et un peu étonnant. Ils semblent en répétition, d'abord par
deux groupes de cinq. Leur mouvement sont déterminés, ils esquissent des
phrases chorégraphiques d'où émanent, le semblant de sens que peut avoir deux corps quand l'un esquisse un geste vers l'autre, sans associant
discernée avec les mouvements répétitifs
qu'ils exécutent par intervalles. Une de leur figure favorite est celle d'un fou assis
par terre, jambes repliées, qui les bougent frénétiquement en avançant
comme s'il s'ébrouait ou voulait se lever sans y arriver. Des mouvements aboutis ressemblant à de
la danse, mais pas de sens trouvé avec un semblant de récit, d'évocations, exprimant des
sentiments avec un début une fin, une progression.
- Comme souvent dans ces spectacles, certains
commencent à se déshabiller. Ici ils enlèvent leur maillot de bain,
mettant à jour
leurs sous-vêtements, blancs aussi. Ils ont juste un peu moins de tissus,
découvrant mieux leurs anatomies différentes.
-
- Le dernier chapitre est abouti en histoire : sur le mur du
palais, des phrases s'inscrivent en projection sur le mur du palais
tandis qu'un chronomètre depuis le début du spectacle égrène les minutes écoulées.
Les mots écrits informent de la situation sur la bande de
Gaza (sauf erreur, rien n'y préparait au départ). La presque totalité
de ses habitants ne peut recevoir de visa pour voyager,
l'aide humanitaire est la principale source de ravitaillement,
soixante neuf pour
cent des gens sont demandeurs d'emplois, quarante six % des enfants sont
dénutris. Tant de pour cent, sont anémiés, et tant autres, victimes
de troubles psychosomatiques liés aux événements. Ces informations et
d'autres
s'inscrivent en français et en anglais, en projections s'allumant ca et là
sur les murs du palais.
-
- On cherche un lien avec ce qu'on a vu
avant. A défaut de lien, il apparait un sens, quand l'un des danseurs
s'emmitoufle ades pieds à la tète vec conviction, dans des tissus
blancs froissés qu'il enturbannent jusqu'à
ce qu'il devienne une énorme chose ronde aux allures de clown, en
habit oriental. Il danse, détonant avec l'habit si léger des
autres, parfois écarté, chahuté voir agressé par le groupe, qui
l'éloigne d'eux (de l'islamisme ?, pour leurs différences ?), sur une musique évoquant l'orient. Il
danse en même temps que les autres, mais à coté. On pourrait, bien
que le personnage soit drôle, craindre quelques réparties furieuses de
quelques extrémistes.
Tous sont pareils et dénotent avec l'un des leurs, comme des musulmans fassent à l'islamisme extrémiste.
-
- Le spectacle à sa fin à trouvé un sens, théâtral pour son
quatrième
chapitre, sous la forme d'une boutade, telle : "voilà on est prêt à
vous interpréter de grandes choses utiles et théâtrale avec de la
danse et de la musique". Ce quatrième chapitre, qui fait rire sur
un fond dramatique, est plus compréhensible pourtant que
l'histoire métaphorique qu'on peut imaginer guidé par le
livret de la pièce : la danse de gouttes d'eau quand elles sont sur
le corps, et l'éclosion chlorophylle issue de ces gouttes donnant
naissance à des bouquets (de danse)...
-
- Ceci, sur la musique d'un
bouquet d'instruments mis en scène comme disparates, dans une
blancheur unifiante, où les danseurs apparaissent d'abord gémellaires.
Créant tous, dissonances et ressemblances, en vue d'accord final, lors de cette répétition qu'assume être le spectacle, fait d'une
partie d'improvisation dansée chaque soir.