Festival 2022
 

Edito de fin de Festival d'Avignon 2022    

 

 
 
 
 
Le Festival d'Avignon, In, Off, Villeneuve en scène, est terminé pour 2022.
Il a été compliqué certainement pour les artistes de créer un spectacle et de le répéter en amont, avec les restrictions Covid depuis deux ans.
C'était aussi une prise de risque importante que le financement d'un spectacle joué lors d'un Festival d'Avignon incertain, où il faut aller, pour les artistes, les touristes, les Théâtres, et ceux qui travaillent dans et autour du Festival.
Beaucoup de Théâtres et de Compagnies ont joués la carte de la sécurité, en programmant ou créant, des pièces d'auteurs classiques, reconnus, pour un maximum de probabilité de trouver un public, nécessaire au Off en particulier, qui n'a pas, ou peu, les financements du In.
Ceci, en partie en réponse à des détracteurs tout azimuts, du choix de certains Théâtres.
Il est vrai que du fait de ces difficultés, un pourcentage important de spectacles ne sont pas rentrés dans la catégorie, original, authentique et personnel, novateur (il y a pourtant eu des pièces unanimement appréciées, "Sans tambour" de Samuel Achache, dans La Cour d'Honneur du Palais des Papes, ou au Théâtre des Halles dans le Off, un Beckett sombre dans lequel jouait Denis Lavant, ainsi que d'autres spectacles...).
On a trouvé ces qualités plutôt en général en extérieur ville, et dans le In (moins cher pour y jouer, ou financé).
 
Le climat, des vacanciers, et de certaines Compagnies et Théâtres, était plus morose que d'habitude (à cause des fruits et légumes à 4E50 en centre-ville ... tandis que les tomates sur les marchés, ou à Auchan, coûtent 1E50...?). Pas mal d'exaspération, avec la chaleur, et peut-être des spectacles pas au top, pour les festivaliers.
 Pourquoi pas, ces quelques têtes d'affiches dans le festival ?
Pourquoi ne pas revoir Thierry Lhermitte, le père et le fils Mesguich, Gauthier Fourcade, Pierre Emmanuel Schmitt, Denis Lavant, Christophe Alévéque ?
S'ils ne sont pas dans la vulgarité et la bêtise, ils permettent de capter un public non initié au théâtre, de découvrir ce monde de la création, des mots et décors, de la diction et du jeu de scène, pour raconter, des idées, des faits historiques, des positions et retransmissions de faits du monde, une façon de réfléchir.
 
Evidemment il manque des spectacles comme "Louise et la révolte des jardins", "qui (n'hésite pas à) montre(r) un maire en Guignol-Pinnochio-épouvantail" (dixit une bibliothécaire, aux anges de cela), si besoin est; à dire l'hypocrisie des politiques, la dangerosité de certaines institutions sans lois pour les contrer.
Ou des spectacle comme "Sans tambour", une critique de société et des différents milieux, sous des airs d'opérettes (au deuxième degré)...
Et, il était agréable de retrouver des propositions scéniques authentiques, personnelles, avec la grâce, la gentillesse, l'humour, de spectacles de la veine d'autrefois, comme "Qui sommes-nous je ?", "Rizom", "Glob", "Seuil de tolérance" (pièce de boulevard sur un propos d'actualité)... (pour ne citer que ceux qui ont été vus, bien sur).
 
Il est à déplorer la disparition du site de critiques "Rue du Théâtre", premier quotidien du spectacle vivant" ? Que sont-ils devenus ?
Que sont devenues toute les critiques de spectacles écrites depuis 2003  (un an avant ce site) ? Est-ce que "Rue du Théâtre" était financé et ne l'a plus été cette année ?
Comme quoi l'indépendance financière a du bon, "rester petit" le permet.
Des festivals ont ainsi incroyablement fermés,
ayant choisis pour être financé de s'agrandir toujours plus (sans quoi, pour une association, les subventions s'arrêtent, il est nécessaire d'âtre toujours "dans le rouge" des comptes, prendre des employés, et ne pas avoir trop de profits, pour continuer à obtenir des subventions (de même pour des questions de cet ordre, des McDo, ne refont pas leurs magasins : trop de profits trop d'impôts, pour résumer). Mais une structure importante à des frais, nécessitant un financement.
C'est dommage pour les Compagnies
qui avaient besoin de critiques en début de Festival comme le faisait "Rue du Théâtre",
qui couvrait dés le début bon nombre de (bons) spectacles.
C'est une publicité importante, pour choisir.
Si le Festivalier à le temps et l'envie, il a toujours pour faire ce choix,
les vidéos, que le In et le Off proposent en ligne, montrant quelques minutes de représentations. Vidéos crées pour le Off, par les comédiens eux-mêmes.
Cette possibilité permet moins d'erreurs,
on entend la façon de parler employé par exemple dans la pièce, afin de s'éviter des déconvenues.
 
Pour autant, le monde de la Culture attends des financements, pour le bien commun des êtres humains, une matière citoyenne, qui désauvage celui qui se cultive (normalement), apprends la tolérance, l'ouverture aux autres, la liberté possible avec des arguments,  la possibilité de lois pour se défendre, une autre façon de penser, des alternatives, et des priorités différentes comme objectifs de vies.
Continuons à défendre nos valeurs pour la Culture, qui ne peut se satisfaire d'un simple divertissement 
 
Dans l'attente du prochain Festival. De pièces concoctées avec un artisanat personnel, pour dire le monde et ses aspirations, de façon un peu plus libre qu'avec un formatage nécessaire pour financements, ou l'étalement du type de public.