Festival 2022
 
Futur proche
de
Yann Martens
 

 
Cour d'honneur du Palais des Papes
21H30
19 au 21 / 23 et 24
juillet 2022
 

 

Les spectateurs s'installent remplissant peu à peu les gradins de la Cour d'honneur du Palais des Papes. Sur scène, dans la pénombre, un banc de bois immensément long  sur presque toute sa longueur, fait d'un bois à lamelles, un peu rougeâtre.  Les trompettes du Festival retentissent à nouveau, après le premier appel d'entrée, sur la Cour, au soleil déclinant mêlées au son  d'un ballet d'hirondelles brusquement venues voleter parmi ces vieilles pierres, semble t-il (en fait intégrées au signal musical, rappellant celui existant depuis les début du Festival crée en 1947, une partition enlevée puis reprise heureusement).
Sur scène, un a un, de jeunes personnes arrivent, s'assoient sur le banc. Habillés comme nous, en short,s chemises légères. Ils s'assoient chacun à leur façon, laissant à terre leur tote bag, comme les spectateurs. Le banc peu à peu se remplit. (..)

Les trois premiers quart d'heure du spectacle sont superbe, en harmonie avec la coir d'honneur moyenâgeuse, sur une musique de clavecin très belle, avec les danseurs non habillées classiquement mais dont les vêtements de notre époque, quotidiens, ont des couleurs pastels, rose, vert, bleu ciel et une variation plus foncés. Ils marchent, dansent et virevoltent comme les aiguilles d'une horloge, bien droits, mécaniquement, comme si la marche du temps s'accélèrait. Leur gestes sont aboutis, fluides, l'ensemble est parfait. Leurs personnages, souvent animés séparément, aux tons doux colorés de façon unis, différentes pour chacun, permet de les imaginer  comme de petits santons de la crèche de Noêl dans un village  provençal. La musique à une place  importante, dans le processus d'accélération des personnages, qui d'une vie remplie, occupée, passe à une agitation de plus en plus grande, faisant perdre les repères normaux pour l'exécution des mêmes activités.

Dommage que le metteur en scène et chorégraphe écoute de mauvais conseils de gens hors milieu semble-t-il, car sa seconde partie du spectacle bascule dans le glauque. Un homme eurasien se trémousse en slip après avoir enlevé son pantalon. Par sa danse accroupie qu'il effectue dos à nous, il montre via un écran géant sur les murs du palais, ses parties génitales (caché par le vêtement), puis un autre homme fait de même, puis une femme avec un piercing, effectue ce genre de danse, où la partie centrale du corps est l'endroit principal en mouvement, suivi de respirations haletantes, évoquant une séance de masturbation diffusée sur écran.
Yann Martens, en rencontre artiste-spectateur confirmera l'idée de spectateurs, que cela veut évoquer le futur de la vie des gens de plus en plus séparées, à l'heure des technologies et autres Covid...  (ouh lala !... "Non Non pitié !, pour ce discours légitimant ces scènes... "). Une mauvaise idée dont est légèrement gênée le metteur en scène, il évoque un manque de temps pour mieux finaliser la proposition pour la cour (le festival). L'auteur dit, n'avoir surtout pas voulu faire un spectacle en restant dans la tradition (ce qu'il auurait jugé ringard), il a voulu déconstruire, particulièrement à la fin, l'esthétique. Cela a plû à une jeune fille, trouvant l'orientation choisie du spectacle en adéquation avec sa vision pessimiste de l'avenir, partagée, dit  la jeune gothique, par les gens de sa génération. D'autres spectateurs ont été choqués. Tandis que d'autres ont préfères en rester sur la trés belle impression d'excellence de la première partie faisant vivre un moment particulier mémorable dans cet espace de la cour d'honneur. La toute fin présente une chorégraphie millimétrés comme au début, énigmatiquement sombre (...)

juillet 2022